13 Avril
Ligne 10
Une heure et demie du matin.
Au fond de la rame, un homme assis sur le bout d'un strapontin reste longtemps immobile, les coudes sur les genoux et la tête penchée en avant. Il n'a pas l'air en forme. Soudain, à un arrêt, il crachote sur le sol et se lève pour aller vomir une quantité impressionnante de liquide sur le quai. L'air hagard, il ne se rend pas compte qu'on le regarde les yeux écarquillés et qu'il a dû arroser copieusement ses chaussures. Beurk.
Mon reflet dans les vitres me renvoie l'image d'une fille avec des triskels verts sur les joues.
Ligne 12
Sèvre babylone. Sur le quai d'en face, un homme tient sous le bras une poupée gonflable de la taille d'un hobbit, habillée d'un tee-shirt de sport.
Convention. Le métro s'arrête, laisse partir ses voyageurs, et le signal de fermeture des portes rententiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit tellement longtemps que je me demande si le chauffeur s'est endormi sur le bouton. Au moment où je me lève pour sortir et arrêter cette torture auditive, le signal cesse et les portent se ferment. Je suis la seule de la rame à avoir réagi.
Le métro redémarre, sur le quai on voit un groupe d'agents de sécurité de la RATP. Il s'est peut-être passé quelque chose...