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Les Niouzes de Nitt'
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Les Niouzes de Nitt'
  • Chine, Japon, États-Unis, mes salles de classe, mes découvertes, mes coups de gueule et surtout mes coups de cœur... bienvenue sur les Niouzes de Nitt, prof de Français Langue Étrangère, jeune maman, touche-à-tout.
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23 décembre 2007

Présence de Noël

Elle mit au monde son fils premier né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie.
Luc 2, 7.

Chaque fois que Jésus a voulu prouver son amour pour nous, il a été rejeté par l'humanité. Avant sa naissance, ses parents ont demandé un simple endroit où loger, et il n'y en avait pas. A Noël, le Christ vient sous la forme d'un petit enfant, si petit, si fragile, avec un tel besoin de tout ce que l'amour peut donner. Sommes-nous prêts à le recevoir? Si Marie et Joseph cherchaient un endroit pour abriter Jésus, choisiraient-ils notre maison avec tout ce qu'elle contient et ce qui la remplit?
Aujourd'hui, il y a vraiment beaucoup de malheur dans le monde, et je pense que cela, en grande partie, commence à la maison. Si le monde souffre autant, c'est parce qu'il n'y a pas de paix. Il n'y a pas de paix parce qu'elle n'existe pas dans la famille. Il y a des milliers et des milliers de foyers désunis. Il nous faut faire de nos foyer des lieux de compassion, de pardon, et ainsi apporter la paix.
Faites de votre maison, de votre famille, un second Nazareth où règnent l'amour, la paix, la joie et l'unité car c'est à la maison que commence l'amour. C'est par là que vous devez commencer : faire de votre foyer un lieu d'amour ardent. Vous devez être l'espoir du bonheur éternel pour votre femme, voter mari, votre enfant, votre grand-père, votre grand-mère, pour tous ceux qui vous sont liés.
Êtes-vous capables de reconnaître le pauvre d'abord dans votre propre foyer? Peut-être y a-t-il chez vous quelqu'un qui se sent très seul, très rejeté, très handicapé. Peut-être votre mari, votre femme votre enfant sont-ils seuls? Le savez-vous? Où sont les personnes âgées maintenant? On les met dans des institutions. Pourquoi? Parce qu'on ne veut pas d'elles, qu'elles sont un fardeau. Je me souviens avoir visité il y a quelques temps un magnifique foyer pour personnes âgées. Elles étaient une quarantaine, avec tout ce qu'il leur fallait, mais toutes avaient les yeux tournés vers la porte. Pas un sourire n'éclairait leur visage, et je demandai à la soeur responsable : " Ma soeur, pourquoi ces gens ne sourient-ils pas? Et pourquoi regardent-ils ainsi la porte? " Et elle, avec combien de grâce, dut me répondre et dire la vérité : " C'est ainsi tous les jours. Ils languissent après une visite, dans l'attente que quelqu'un vienne les voir." Cela est une grande pauvreté.
Je me souviens aussi qu'une fois j'ai trouvé une femme dans une poubelle : elle était mourante. Je l'ai sortie de là, et l'ai emmenée au couvent. Elle répétait sans cesse : " C'est mon fils qui m'a fait ça. " Pas une seule fois elle ne dit : " J'ai faim ", " Je vais mourir ", " Je souffre ". Elle ne faisait que répéter : " C'est mon fils qui m'a fait ça. " Il m'a fallu du temps pour l'aider à dire : " Je lui pardonne ", avant de mourir.
Le foyer se trouve là où est la mère. Un jour je trouvai un enfant et l'emmenai à notre foyer des enfants. Je lui fis prendre un bain, lui donnai des vêtements propres, et tout ce dont il avait besoin, mais le lendemain l'enfant se sauva. Quelqu'un d'autre le retrouva, mais il se sauva encore. Alors je dis aux soeur : " Suivez cet enfant je vous prie. L'une de vous restera avec lui et verra où il va quand il s'enfuit. " Et une troisième fois l'enfant se sauva. Sous un arbre il y avait sa mère. Elle avait mis deux pierres sous un petit récipient en terre et faisait cuire quelque chose qu'elle avait ramassé dans une poubelle. La soeur demanda à l'enfant : " Pourquoi t'es-tu sauvé du foyer? " Et l'enfant répondit : " Mais c'est ici qu'est mon foyer, puisque c'est ici qu'est ma mère. "
Sa mère était là. C'était son foyer. Que la nourriture vienne des poubelles, cela ne faisait rien  puisque c'était maman qui la préparait. C'était maman qui l'embrassait, qui le voulait, et l'enfant avait sa mère. Entre un mari et une femme, c'est la même chose.
Souriez aux autres. Ce n'est pas toujours facile. Parfois, j'ai du mal à sourire à mes soeurs. Mais alors il nous faut prier. La prière commence à la maison, et une famille qui prie ensemble reste ensemble. Nous devons donner à Jésus un foyer dans notre maison car c'est seulement ainsi que nous pourrons le donner aux autres.

C'est Noël chaque fois que vous souriez à votre frère et lui tendez la main, chaque fois que vous vous taisez pour écouter quelqu'un, chaque fois que vous tournez le dos aux préjugés qui relèguent les opprimés aux confins de leur isolement, chaque fois que vous espérez avec les " prisonniers ", ceux qui sont chargés du poids de la pauvreté physique, morale ou spirituelle, chaque fois que vous reconnaissez avec humilité vos limites et votre faiblesse.
C'est Noël chaque fois que vous permettez à Dieu d'aimer les autres à travers vous.
Prions Dieu qu'à Noël nous puissions accueillir Jésus non dans la froide mangeoire de notre coeur, mais dans un coeur plein d'amour et d'humilité, animé par la chaleur de l'amour que nous avons les uns pour les autres.

Bienheureuse Mère Teresa, Dans le Silence du coeur - méditations, éditions Cerf, pp. 75-77.

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