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Les Niouzes de Nitt'
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Les Niouzes de Nitt'
  • Chine, Japon, États-Unis, mes salles de classe, mes découvertes, mes coups de gueule et surtout mes coups de cœur... bienvenue sur les Niouzes de Nitt, prof de Français Langue Étrangère, jeune maman, touche-à-tout.
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9 mars 2011

En avant

J'ai failli ne rien écrire pour aujourd'hui, tellement tant de blogs chrétiens offrent partout leurs contenus sur ce premier jour de carême.
Et puis.
Et puis je me suis rappelée que vous attendez de savoir comment je vis, moi, petite Française catholique, prof de surcroît, dans un pays si lointain. Alors voici.

J'ouvre les yeux quatre minutes avant que le réveil ne se manifeste. Comme lundi dernier. Et pourtant depuis le début de la maladie je suis si fatiguée. Et pourtant ce matin mon réveil devait sonner encore plus tôt que d'habitude. Mais voilà, une résolution reprise pour la... quatrième ou cinquième fois, et l'envie de m'y tenir fermement, l'appel de Dieu, là-bas à une demi-heure de vélo, un ange gardien très appliqué depuis que j'ai loupé toute la journée de vendredi, la peur de me louper, encore... que sais-je, un mélange de tout cela sans doute m'a tirée du sommeil un peu en avance.
Ouvrir les yeux est très facile.
Se lever et tenir debout l'est beaucoup moins.
Je le fais pourtant, prends un petit déjeuner devant la méditation toute fraîche reçue ce matin, puis saute sur mon vélo sous un soleil qui promet d'être très beau avec un vent qui a juré de l'empêcher de me réchauffer, et arrive juuuste à temps pour la messe. Un brave petit monsieur tout plié, avec les cheveux blancs, arrivé en même temps que moi sur le parking me fait un bonjour tout joyeux. En me dirigeant vers l'escalier qui mène à la nef je trouve la dame qui m'a donné l'heure de la messe dimanche dernier, quand je me suis renseignée, et qui est toute contente de me voir là. Il semble que mes efforts (raccourcir ma journée de leçon et me lever plus tôt) sont appréciés la-haut et qu'on me fasse parvenir le message via mes frères Chinois.
Message numéro un reçu.
Et puis voilà la messe, en Chinois comme toujours, où je ne comprends pas tout, comme toujours, et où cette fois je suis un peu larguée parce que je n'ai que l'ordinaire du dimanche ordinaire avec moi, pas le missel avec la marche à suivre pour aujourd'hui. Mais j'y arrive néanmoins. Avec un peu d'habitude, un soupçon de gymnastique mentale, quelques souvenirs de la France... je trouve mes marques.
Surprise, ici on ne met pas la cendre sur le front mais dans les cheveux, au niveau de la naissance de la frange. Tradition locale pour ne pas se faire agresser à la sortie de la messe, lorsque la foi était très mal perçue ? Je l'ignore.

Sortie de messe, je vais me recueillir dans la minuscule chapelle où les sœurs vont dire leurs offices, là où le tabernacle est habité. Moment de grande conversation, ou de grand monologue, c'est qu'il y en a des choses à raconter ces jours-ci. Moment d'abandon.

Et puis me revoilà sur mon vélo, et chez moi où je prépare une assiette apte à me faire tenir les 4 heures de travail qui m'attendent. Je pique un peu du nez, mais on m'attend, j'ai une mission à accomplir, et elle est si belle.

Deux heures de l'après-midi, je suis en classe, déballe les nouveaux livres du jour, ceux que je déplace lentement depuis la bibliothèque poussiéreuse de ma maison vers la salle de classe afin qu'ils servent à quelque chose, au lieu de s'abîmer chez moi pour rien. Cours, pause, rigolades, sourire quand je vois tous les garçons penchés sur la carte de France en chinois, petits mots, cours, exercices, corrections... que je suis donc fatiguée. Que les étudiants semblent donc heureux, appliqués sur leur français devant moi, à s'entraider pour mieux avancer. Que j'ai faim.

Et puis me voilà prête à rentrer : tout a été corrigé, il est tard, je n'aspire qu'à rentrer me coucher. Mais il faudra encore faire deux trois petites choses avant d'y arriver. Dont, surtout, mettre mon âme à plat pour voir où sont les grosses tâches et trouver le bon détergent pour m'en débarrasser. Et demander la grâce sans laquelle les enzymes gloutons ne serviront à rien.

A tous, une belle marche vers Pâques, avec pour principal mot d'ordre : "Plus d'amour !"

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Commentaires
T
Merci petite Nitt, toujours positive et courageuse! Je visite de temps en temps ton blog, depuis notre rencontre chez Nico, et toujours avec autant de plaisir. Merci pour tes petites leçons d'amour toujours pleins d'humour. Bon carême à toi.<br /> Et tu sais quooi? Marie et moi nous mettons au chinois, eh oui!
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M
j'adopte ta devise de Carême, rdv à Pâques pour le bilan des opérations... gros bisous
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S
On se prépare mais beaucoup plus doucement...
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M
joli début de carême, fais attention à ta petite santé surtout ! Bisous pleins d'amour
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