Mon premier voyage à bord de mon bolide
Ce matin.
Maman appelle pour dire qu'elle préfère rester chez elle puisque sa voiture fatigue, je propose d'aller la voir puisque j'ai du rangement/tri à faire dans mes affaires et des objets à récupérer. Elle me donne la liste des objets oubliés ici que je pourrai lui rapporter, je me réjouis à l'idée d'avoir enfin une bonne raison de prendre la voiture.
Cet après-midi.
Je rassemble ce que je veux emporter, oublie évidemment un truc dans le tas, renonce à terminer le Porto qui allait si bien avec le melon du déjeuner (damned, j'ai pas l'habitude de vérifier si je vais conduire après avoir bu !) en profite pour penser à mettre mon éthylotest dans ma voiture, pour astiquer un coin de mon pare-brise arrière avant d'y coller, toute fière, le beau A offert par mon auto-école, vérifie bêtement que mes rétroviseurs n'ont pas bougé, annonce mon départ, mets la clé dans le contact, tourne et...
...
?!?
...
rien.
*Grand moment de solitude*
La batterie neuve mise dans l'engin par un oncle, quelques mois plus tôt, permet d'allumer le tableau de bord mais pas plus. Ha ha. La bonneu blagueu. Jeu suis morteu de rireu.
Me voilà, furibonde (frustration puissance 1000, au moins !) au téléphone avec ma maman à moi. Encore. "La voiture ne démarre pas, je veux une batterie neuve. Non, j'veux pas la recharger, m'en f*us ! Je veux une batterie neuve ! T'appelles ça un caprice si tu veux !"
Le temps pour moi d'aller en ville chercher des timbres et me changer les idées en ayant l'impression de faire quelque chose de ma journée quand même, puis de rentrer me préparer un goûter, et ma chère mère arrive à la rescousse. M'emmène au supermarché du coin où je me procure à prix d'or une batterie et des essuie-glace, après une autre course me ramène à la maison où nous entreprenons de changer tout ce qu'il faut.
Cette fois-ci, pas de surprise. Je me mets au volant pendant que Gribouille la chienne se croit partie en croisière sur le siège d'à côté et... démarre la voiture. Histoire de vérifier que ça roule, je fais 10 centimètres en arrière (instant de solitude de ma mère qui me rappelle que son véhicule se trouve quelques mètres plus loin, huhu), puis 20 centimètres en avant, coupe le contact.
Avec un grand sourire.
C'est que quand on lui demande gentiment, elle ronronne très agréablement ma voiture.
Ma voiture.
Ma voiture qui m'a vue grandir, même.
...
Je crois bien que le premier qui me fait une éraflure ou qui la regarde de travers, il va avoir du fil à retordre avec moi. Et si c'est moi qui érafle, ça risque d'être un moment douloureux.
Ça ne vous est jamais arrivé, à vous qui conduisez, de sentir que bon, le truc là avec un moteur, il n'a pas vraiment de lien avec vous jusqu'au moment où vous le faites démarrer ?
J'avais déjà compris pendant les cours de conduite à quel point certaines personnes peuvent attribuer une personnalité à leur véhicule, et même pour certains entretenir une espèce de relation bizarre avec, que quand on les voit chérir la carrosserie, parler au tableau de bord et caresser le volant on se dit que c'est carrément charnel, eh bien sans aller jusque là... je crois que je suis contaminée.
Bon, et avec tout ça, j'ai même pas ouvert une bière pour fêter mon premier voyage à bord de ma première voiture. 10 centimètres peut-être mais bon, j'ai roulé, quoi !
Toi, au fond, qui meurs de rire à en tomber de ta chaise, tu sors.
Toi, à côté, aussi.
Toi pareil, toi itou, toi y comp... mais vous avez fini de vous poiler, tous ???