Stratégie
En tant que chrétiens, nous devons (...) nous repentir de la colère, de la méchanceté et de l'égoïsme qui ont conduit, de notre côté, à la querelle. Mais la question se situe aussi à un niveau plus terre à terre : "la querelle étant là (nous y reviendrons plus tard), y avons-nous fait face honnêtement ?" Ou n'avons-nous pas inconsciemment falsifié tout le problème ? Avons-nous prétendu être en colère au sujet d'une chose alors que nous savions, ou aurions dû savoir, que notre colère avait une source différente et bien moins présentable ? Avons-nous prétendu être blessés dans nos émotions sensibles et tendres (de délicates natures comme les nôtres sont si vulnérables) alors que c'était l'envie, une vanité insatisfaite ou une volonté contrecarrée qui étaient notre véritable problème ? Des tactiques de ce genre sont généralement couronnées de succès. Ceux qui sont en face cèdent. Ils ne le font pas parce qu'ils ignorent ce qui ne va pas chez nous, mais parce qu'ils le savent depuis longtemps et trop bien ; ils savent qu'ils ne peuvent réveiller le chien endormi et sortir le squelette de son placard qu'à un seul prix : en mettant en péril leur relation avec nous. Ils savent que nous n'acceptons pas de faire face à une chirurgie nécessaire. Et ainsi, nous remportons la partie ; en trichant. Mais cette injustice, cette malhonnêteté sont profondément ressenties chez l'autre. En fait, ce qu'on appelle communément "susceptibilité" est le moteur le plus puissant de la tyrannie domestique, parfois de la tyrannie de toute une vie. Je ne suis pas sûr de la manière dont nous devrions y faire face chez autrui ; mais je sais que nous devrions être sans merci dès que cette tendance fait ses premières apparitions en nous-mêmes.
C.S. Lewis Réflexions sur les psaumes
(que je recommande vivement, c'est magnifique)
Voici pour démarrer un carême en fanfare ! Je vous souhaite une belle et sainte marche vers Pâques - avec le sourire !