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C'est le prix en yuans (déplacez l'inexistante virgule d'un cran vers la gauche et vous avez l'équivalent en euro) de mon déménagement.
Cartons donnés hier à la Poste locale, avec l'aide de Sonia qui m'a aidée à les transporter jusqu'au bureau de son mari, puis a appelé le facteur et a discuté du contenu, de la destination et tout et tout, et ce matin m'a appelée avant la classe pour me dire qu'on avait besoin de photocopies de mon passeport, et me dire combien l'envoi me coûtait.
Les cartons sont au nombre de quatre, je les ai faits avec amûûûr et scotch, j'ai plié, tassé, coincé, je me suis même assise sur les boîtes pour qu'elles ne gigotent pas pendant que je les fermais... et grâce à l'aimable facteur qui aime bien l'entreprise du mari de Sonia (premier client chez eux, ils font de l'export de boîtes en bois pour le thé et les chocolats européens de luxe) je sais qu'on n'ouvrira pas mes cartons pour en enlever mes pulls en laine, ma raquette à mouches, mes CD sous prétexte que ce sont des CD (mais c'est de la musiiiiique ! et en en plus ce sont des galettes parfaitement légales !) ou m'interdire d'envoyer un manche à massages qui m'avait été refusé l'an dernier.
C'est plein à ras-bord, c'est blindé, ça ne craint pas la casse, au contraire des boîtes de l'an dernier faites par les employées de la poste de Zhengzhou ou Shangqiu, qui ne savent ab-so-lu-ment pas faire de paquets.
Ch'uis fière de moi, et pleine de reconnaissance pour Sonia.
J'ignore combien de kilos sont partis, mais c'est parti. La providence m'a fourni, entreposés dans une pièce inutilisée de la maison, quatre cartons de la China Post, ce qui m'a évité de courir après ou de laisser emballer mes affaires par les employés du mari de ma boss...
Et me voilà dans ma grande maison vide et pas rangée du tout, avec mes affaires d'été, quelques livres conservés pour m'occuper en attendant le retour, quelques objets qui ne tenaient pas dans les boîtes ou qui vont servir de cadeaux très vite en France...
Ça sent le retour.
Ce soir, en rentrant du restaurant "occidental" (notez les guillemets en gras, si je pouvais, il clignoteraient) où j'ai appris aux étudiants à manger comme des Français polis (couteau, fourchette, ouuuuh ! Toute une aventure !), Claire mon étudiante m'a dit qu'elle était contente pour moi que je rentre, mais triste que je parte car elle ne me verrait pas avant longtemps.
Eh oui. Ça me fait un peu le même effet. J'attends de rentrer avec une réelle - et croissante - impatience, et je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au cœur quand je pense aux amis que je me suis faits ici et à mes adorables étudiants qui vont rester un an de plus avec un prof chinois.
J'ai annoncé à Claire qu'elle hériterait mon vélo à mon départ, elle était ravie.