Aller simple pour le paradis
Cet après-midi après un cours de quatre heures passablement épuisantes - mais pleines de rires - j'entre dans ma chambre, allume lumières, ordinateur, constate qu'internet replante, et surtout qu'il y a du bruit du côté du climatiseur. Je n'aime pas ça. Depuis le temps que Sophie vadrouille partout, bouffe mes semblants d'isolations en papier journal et répand des crottes partout, un de ces jours il va arriver un pépin.
Et puis, au bout de quelques minutes, j'entends un grésillement occasionnel mais bien présent. Tiens.
Et puis, je constate aussi, en approchant du bureau, qu'une odeur de roussi commence à circuler. Qu'est-ce donc ?
Et puis en tournicotant dans le coin je finis par me rendre compte que le grésillement et l'odeur de roussi viennent précisément du climatiseur. Peste. J'ai pas le temps de demander un réparateur avant de partir en vacances moi !
Alors, après une recherche dans la cuisine, je me munis de couteaux et dévisse tant bien que mal la grille du filtre de mon chauffage de fortune - dans tous les sens du terme - et me retrouve devant une boîte en allu qui grésille ostensiblement.
Comme dirait l'autre, "merdoum".
Je finis par trouver comment l'ouvrir, me munis de gants en caoutchoucs - merci les cours de physique avec M. V*** - et commence à explorer du côté des fils électriques qui composent le centre névralgique de la machine.
Et m'arrête net lorsque je constate que de derrière le circuit imprimé sortent deux immobiles petites pattes grises.
Sophie s'est prise pour Michael Scofield, ou plutôt pour le rat avec lequel il a sauvé son frère. Si vous ne comprenez rien à ce que je dis, regardez donc la saison 1 de Prison Break, que je vous recommande. Violent mais savoureux.
Damnède. Quelle idée !
Je vous épargne les détails de l'extraction qui ne fut pas jolie jolie et m'obligea à couper le courant pour cause de fumée nauséabonde, et me concentre sur cette triste - mais rassurante - nouvelle : Sophie m'a précédée en prenant un aller simple pour le paradis.
Je m'y rends en avion - si Dieu le veut - lundi prochain... elle a choisi de voyager en climatiseur.
Repose en paix petite souris. Tes farfeluteries me manqueront un peu... mais je suis heureuse de savoir que je n'aurai pas besoin de surélever toutes mes affaires pendant mon séjour à l'étranger.
De mon côté je vais de rebondissements en angoisses pour mon billet d'avion, il se passe des choses bizarres et le banquier ne voit pas du tout ce qui cloche. Je dois dire que moi non plus. Mais ça cloche. J'attends la confirmation de mon vol avec une impatience que vous n'imaginez pas.