Aujourd'hui mercredaille
Journée riche, très riche, mais comme je suis encore en train de charger les photos d'Ellis Island, que Youtube refuse ma vidéo de Thanksgiving et que j'ai aussi des photos de Thanksgiving à mettre, plus celles de mon nannibirthday, et maintenant celle d'aujourd'hui, ET que je suis morte de fatigue, ben je vais compter sur votre patience désormais légendaire, lecteurs, et vous conseiller d'aller voir le début d'Ellis Island, si, là, quelques crans en dessous.
Sans oublier le priérothon qui, avec l'acupuncture, d'après la maman de Pierre, fonctionne super. Alors on ne se relâche pas et on continue!
Merci pour eux!
Me revoici prête à vous raconter une journée passionnante!
Pour mon jour de congé, on commence par m'emmener en compagnie de n°3, qui n'a pas école aujourd'hui, à New York où je suis priée de m'occuper de lui pendant que sa mère et sa grand-mère prennent un cours de danse avec un super professeur. Nous passons pas loin (pas loin mais pas devant non plus) le célébrissime café Serendipity3 connu depuis un film au titre quasi identique en anglais : Serendipity, et intitulé Un amour à New York en français (merci pour la référence Akiko et pardon, mais on n'a pas pris la bonne rue) qui prépare des Frozen Hot Chocolates que c'est tellement bondé que même les habitués du quartier n'y vont jamais...
Nous passons à côté du téléphérique pour Roosevelt Island (ils sont fous ces Américains), qui longe Uptown East où nous nous trouvons. C'est à dire au coin sud-est de Central Park, plus près de l'eau que du Park et pas loin de Bloomingdales.
On nous lâche, Adam et moi, dans le magasin qui aurait pu appartenir à Willy Wonka (mais si enfin, Charlie et la Chocolaterie!) sauf qu'il est réel et qu'il a été monté par la fille de Ralph Lauren. J'ai nommé Dylan's Candy Bar. Trois niveaux avec des sucettes géantes, des produits dérivés sur le thème des sucreries, des bonbons à acheter au détail ou par paquets, et... un café. Laissons parler les images, vous allez comprendre le délire :
Le rez-de-chaussée...
Les escaliers...
Le sous-sol...
Et le clou, LA baignoire :
Ici, on vend même des gels-douche et des shampoings parfumés au bonbon. Imaginez de sentir la guimauve, le caramel ou la fraise Tagada en sortant du bain!
Après une petite heure et un achat de sucreries pour Monsieur Adam qui a été très sage et a donc mérité ses languettes acidulées à la pomme, nous déambulons partout à la recherche d'un Starbucks, que je n'ai pas trouvé "tout près du magasin". N°3 est frigorifié, et après des tours, des petits tours, des grands tours et des détours partout dans le quartier je commence à désespérer. Surtout que l'heure tourne et on nous attend bientôt au club de sport où Kerry et sa mère prennent leur cours de danse.
Et puis nous tombons sur un magasin de chiots, avec plusieurs bestioles dans la vitrine, dont deux petits monstres qui se jettent sauvagement sur un petit jeune que les vendeurs viennent de mettre avec eux. Le chiot est effrayé et manque de se faire déchiqueter une oreille par le plus violent des deux parmi lesquels il se retrouve. Une passante qui a assisté au spectacle comme nombre d'autres entre dans le magasin et bientôt le pauvre petit est récupéré et isolé. Ouf. Il fait froid, Adam est très intéressé par les petits chiens, il me demande même si on ne pourrait pas en adopter un... Il fallait s'y attendre. Je lui explique que c'est pas moi qui décide mais ses parents, et qu'un chien c'est beaucoup de travail, tous les jours. Mais s'il veut on peut rentrer dans la boutique. En plus, ça nous réchauffera. C'est donc ce que nous faisons. Je découvre d'autres articles incroyables pour les chiens qui doivent avoir une vraie vie de patachons ici. Les Newyorkais n'ont rien à envier aux Japonais en ce qui concerne les idées loufoques pour animaux de compagnie.
Je remarque surtout la différence principale entre les magasins français et ceux d'ici, à savoir le fait que l'on peut toucher les animaux à vendre. Et dans une caisse spéciale se trouvent deux petits bouledogues en promotion. J'y mets une main pour en gratouiller l'un ou l'autre et me fais léchouiller les doigts avec application...
Puis nous cherchons le club de sport, que nous trouvons, patientons dans un vent glacial, et finissons par retrouver Kerry et sa mère. Nous prenons un déjeuner très américain et diététique (si, dans les clubs de sport on a pas le choix, c'est diététique ou rien) et nous dirigeons chez Bloomingdales pour le dessert. Au dernier niveau, ou peut-être à l'avant dernier, il y a un restaurant nommé 40 carrots qui a pour spécialité le yahourt glacé. Une coupe "small" fait environ 20 cm de haut et déborde de tous les côtés. Je ne finirai donc pas la mienne, ce qui me chagrine car le chocolat est exquis. Puis nous nous séparons en deux groupes : N°3 et sa mère d'un côté, Lida et moi de l'autre. J'ai demandé à Lida, artiste peintre, de me montrer son studio, et c'est précisément ce qu'elle va faire. Nous prenons le métro direction Midtown South, au coin de la 5ème avenue et de la 28ème rue, quartier rempli de boutiques pas chères et qui contiennent pour 80% environ... de la contrefaçon. Lida est bien connue par ici car elle achète des cadeaux par paquet de 10 dans toutes les boutiques du coin et offre elle-même des babioles aux vendeurs, qui du coup l'apprécient énormément.
Nous rentrons dans un petit immeuble qui doit bien avoir une centaine d'années, et qui correspond parfaitement au cliché sur les immeubles miteux de New York. Vous voyez l'endroit tout pourri où habite Peter Parker, alias Spiderman dans les films 2 et 3? Celui où dort Elwood Blues dans les Blues Brothers 1?
Pareil.
Sombre, avec les murs qui s'éffritent, des bruits de tuyauterie un peu partout, un escalier qui fait un peu peur... et le studio de Lida est un minuscule une pièce dont elle garde la porte ouverte quand elle y peint, parce que sinon elle devient claustrophobe. Mais c'est une petite caverne d'Ali Baba...
J'ai pas osé bombarder de photos partout et pourtant ça me démangeait, mais la lumière faisait des tas de reflets qui auraient gâché les toiles. Voici donc le dernier tableau de l'artiste, et l'artiste. Derrière elle, son matériel. Nous avons donc l'ensemble artiste-toile-avant-après, avec le chevalet qu'elle utilise depuis sa première oeuvre.
Voici maintenant la fierté de l'immeuble : l'ascenceur qui a plus de 50 ans et que le concierge, adorable, repeint tous les ans avec des couleurs différentes.
Après une petite discussion sur les différences entre New York et Paris au niveau architectural et la découverte de la prochaine toile, la première qui aura une teinte politique (preuve que la dernière élection remue profondément les coeurs et les têtes ici), nous sortons et allons vers le métro le plus proche. Et voilà que dans la 5ème avenue, sur le trottoir d'en face, je vois un truc affolant :
Je tombe en arrêt et explique à Lida que "Breton" ça veut dire que c'est un endroit tenu par des gens de ma région, mon chez-moi, le lieu de mes origines. Elle qui n'est pas timide pour un kopeck m'emmène direct dans le bar, qui n'est pas encore ouvert. On voit le chef, à l'intérieur, en train de discuter avec des gens qui tiennent des calepins. Manifestement, ce sont les derniers préparatifs...
Lida ne se pose aucune question, alors que moi j'en ai une dizaine par seconde, et entre.
Grand bien lui en a pris.
Nous sommes accueillies par Cyril Renaud, Chef du restaurant Fleur de Sel, excellent restaurant français très connu ici, mais qui commence à battre de l'aile. Manifestement depuis 6 mois les Newyorkais préfèrent manger économique plutôt que bon, et l'avenir du Fleur de Sel est incertain. Cela n'empêchera pas son chef d'ouvrir un bar breton, bien breton, où je me suis sentie... chez moi.
Tout d'abord, j'ai parlé français avec un Français, qui a grandi à Nantes et connaît très bien Questembert, c'est à dire précisément l'endroit d'où vient ma famille (il y a des traces du passage de mes ancêtres...) et qui en plus d'être très sympathique a concocté un endroit chaleureux et magnifique où l'on servira des crêpes et galettes. Il y a des triskels partout ; sur le mur du fond, dans la pièce principale, où l'on a l'impression très agréable d'être dans une cuisine bretonne typique, on trouve des motifs de nos faïenceries, et une grande table est prévue pour permettre aux clients de se mêler les uns aux autres en un melting pot convivial.
Les chaises "vintage" ont été choisies en France et aux Etats-Unis, pour faire un joli mélange, et celles qui ont été créées spécialement pour le restaurant ont été sculptées dans un excellent bois par des artistes du cru américain (j'ai oublié dans quel état, j'ai honte...).
J'ai rien mangé, c'était pas encore possible. Mais j'ai raffolé. L'ensemble est génial.
Assez causé, voici les photos :
Nous ressortons à regret (il faut laisser les gens travailler et puis je dois aller à Soho) sur une poignée de mains cordiale et l'envie furieuse de revenir dès que possible.
Quelques minutes plus tard, je dis adieu, la larme à l'oeil, à Lida qui rentre chez elle, et prends mon métro direction Spring Street où je vais pouvoir déambuler dans des quartiers encore inconnus, ou juste traversés il y a longtemps.
Je sors au croisement de la rue Lafayette (si si!) et de Spring Street et vu que j'ai oublié de prendre mon plan n°2, et que mon guide n'est pas assez précis sur ce coin de la ville, je suis très embêtée car sans repère. Oui, je les vois bien les noms des rues, mais ils ne sont pas dans mon plan!
Je choisis une direction approximative et marche. Je n'ai pas grand chose d'autre à faire! Je suis donc à la frontière sud-est de Soho, mais je vais, à force de tournicoter, me retrouver à Mulberry Street, que j'avais loupée lors de ma première sortie en solo dans la ville, où se déroule tous les ans la fête de San Gennaro, fondateur de Milan si je me souviens bien. C'est à dire que je vais me retrouver au coeur de Little Italy et que je vais traverser Nolita sans le savoir:
"Ce site a été déclaré pizzeria nationale historique et légendaire par PMQ magasine et le New York Pizza Show, et a été initié comme membre du Pizza Hall of Fame (le cercle privé des grands de la Pizza, en gros)
Lombardi's Pizza est ici reconnu comme la première pizzeria des Etats-Unis, ouverte à l'origine par Gennaro Lombardi en 1905.
www.thepizzahalloffame.com "
Ici je prends conscience que je ne doit pas être loin de Canal Street, car les boutiques et la population chinoises se multiplient. En fait, je suis dans Little Italy, qui a été phagocytée par l'extension de la population asiatique. Mais j'arrive dans Mulberry street, qui a gardé son caractère typiquement italien. Par exemple, comme dans l'îlot Saint Séverin à Paris, et comme autour du Colisée à Rome, il y a des gars prêts à accoster le moindre touriste pour lui proposer de manger dans le restaurant pour lequel il travaille. Je réponds même en italien très spontanément à l'un d'entre eux, pour lui dire que je ne suis là que pour les photos. Je me surprend car depuis trois mois je suis noyée dans de l'anglais et là ça sort tout seul!
Et puis les décorations de Noël sont un enchantement.
Clin d'oeil à notre Benito national...
Alors? Quel film? En fait c'est du deux en un, c'est Joe Fox, dans Vous avez un message, qui cite Le Parrain. "Qu'est-ce que j'emporte pour les vacances? - Laisse le flingue, emporte les cannoli!"
Les cannoli sont, d'après un dictionnaire italien, un rouleau de pâte à lasagne fourré de crème fraîche ou de fromage frais et de pépites de chocolat. C'est un plat typiquement sicilien.On dit merci qui pour cette page culturelle?
C'est bien t'es un bon public. T'as le droit de voir les autres photos.
A gauche, un tee-shirt comme je les aime, le meilleur de tous. Pas celui qui vante Obama, l'autre. Ca dit ceci : "Je suis occupée, t'es moche, passe une chouette journée.
Je retrouve Broadway, qui n'est jamais loin à Manhattan, et remonte le boulevard vers ma gare et le nord, donc. Je repasse chez Uniqlo où je craque sur un pull en cachemire à moitié prix, d'un beau vert foncé entre bouteille et émeraude. Ici on ne dit pas pull col roulé, on dit pull cou de tortue! Voilà, c'est fait, je me suis offert un mâââgnifique cadô d'anniversaire. Ben chû fière.
Les vitrines et l'intérieur d'une papèterie magnifique...
L'arrivée à Union Square, avec une vue magique...
Je ne résiste pas au marché de Noël (ici on ménage les sensibilités, on dit "marché de fêtes") et plonge dedans.
A droite, un stand de chocolat français. Le vendeur, en voyant que je le prends en photo, prend la pause façon Courtemanche dans l'ascenseur, quand il attend que ça s'ouvre. Trop drôle.
Vue depuis la place du Flatiron, donc autour de Madison Square Park.